Joe Biden se retire de l’élection présidentielle

Par Colleen Long et Zeke Miller La Presse Canadienne 2:36 PM - 21 juillet 2024
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Une image du président Joe Biden est projetée sur un écran durant la dernière soirée de la Convention nationale républicaine 2024 au Fiserv Forum, jeudi 18 juillet 2024, à Milwaukee. Le président Biden s’est retiré dimanche de la course à la Maison-Blanche pour 2024, mettant fin à sa candidature à la réélection à la suite d’un débat désastreux avec Donald Trump qui a soulevé des doutes sur son aptitude à exercer ses fonctions à peine quatre mois avant l’élection. (AP Photo/Carolyn Kaster)

Le président Joe Biden s’est retiré dimanche de la course à la Maison-Blanche pour 2024, mettant fin à sa candidature à la réélection à la suite d’un débat désastreux avec Donald Trump qui a soulevé des doutes sur son aptitude à exercer ses fonctions à peine quatre mois avant l’élection.

Cette décision intervient après une pression croissante des alliés démocrates de M. Biden pour qu’il se retire à la suite du débat du 27 juin, au cours duquel le président de 81 ans s’est montré absent, a souvent donné des réponses absurdes et n’a pas réussi à dénoncer les nombreux mensonges de l’ancien président républicain.

Joe Biden prévoit de terminer le reste de son mandat, qui se termine à midi le 20 janvier 2025.

«Cela a été le plus grand honneur de ma vie de servir en tant que président. Et même si j’ai eu l’intention de me faire réélire, je crois qu’il est dans l’intérêt supérieur de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’accomplissement de mes fonctions de président pour le reste de mon mandat», a écrit le président Biden dans une lettre publiée sur son compte X.

Joe Biden, qui reste dans sa maison de plage du Delaware après avoir reçu un diagnostic de COVID-19 la semaine dernière, a annoncé qu’il s’adresserait à la nation plus tard cette semaine pour fournir des «détails» sur sa décision.

La Maison-Blanche a confirmé l’authenticité de la lettre.

M. Biden n’a pas immédiatement apporté son soutien à la vice-présidente Kamala Harris, la favorite immédiate du parti démocrate pour l’investiture lors de son congrès d’août à Chicago.

Cette annonce est le dernier choc en date dans une campagne pour la Maison-Blanche que les deux partis politiques considèrent comme l’élection la plus importante depuis des générations, survenant quelques jours seulement après la tentative d’assassinat de Donald Trump lors d’un rassemblement en Pennsylvanie.

Le candidat présumé d’un parti à la présidentielle ne s’est jamais retiré de la course aussi près de l’élection. Le parallèle le plus proche serait celui du président Lyndon Johnson qui, assiégé par la guerre du Vietnam, annonça en mars 1968 qu’il ne briguerait pas un autre mandat.

Désormais, les démocrates doivent essayer de toute urgence d’apporter de la cohérence au processus de nomination en quelques semaines et essayer de persuader les électeurs dans un laps de temps incroyablement court que leur candidat peut faire le travail et battre M. Trump. Et pour sa part, le candidat républicain doit se concentrer sur un nouvel adversaire après des années passées à concentrer son attention sur Joe Biden.

La fin de 52 ans de politique

Cette décision marque une fin rapide et étonnante aux 52 années de politique électorale de M. Biden, alors que les donateurs, les législateurs et même ses collaborateurs lui ont fait part de leurs doutes quant à sa capacité à convaincre les électeurs qu’il pourrait vraisemblablement assumer ce travail pendant encore quatre ans.

Le président Biden a remporté la grande majorité des délégués et tous les concours de nomination sauf un, ce qui aurait fait de sa nomination une formalité. Maintenant qu’il a abandonné, ces délégués seront libres de soutenir un autre candidat.

Kamala Harris, 59 ans, semblait être la successeure naturelle, en grande partie parce qu’elle est la seule candidate qui peut directement puiser dans le trésor de guerre de la campagne Biden, conformément aux règles fédérales de financement des campagnes.

La décision de M. Biden de ne pas soutenir explicitement Mme Harris semble préparer le terrain pour que le désordre du parti se poursuive jusqu’à la convention.

La Convention nationale démocrate doit se tenir du 19 au 22 août à Chicago, mais le parti avait annoncé qu’il organiserait un appel virtuel pour nommer officiellement Joe Biden avant le début des procédures en personne.

La date de l’appel n’a pas été fixée, et il est peu probable que cela se produise puisque le champ est soudainement grand ouvert. Kamala Harris serait probablement confrontée à la concurrence d’autres candidats cherchant à remplacer M. Biden. Mais cela pourrait créer un scénario dans lequel elle et d’autres finiraient par faire pression sur les délégations individuelles des États à la convention pour obtenir leur soutien.

En 2020, Joe Biden s’était présenté comme une figure de transition souhaitant servir de pont vers une nouvelle génération de dirigeants. Mais une fois qu’il a obtenu l’emploi pour lequel il a passé des décennies à lutter, il a hésité à s’en séparer.

On lui a un jour demandé si d’autres démocrates pourraient battre Donald Trump.

«Probablement 50 d’entre eux, a répondu M. Biden. Non, je ne suis pas le seul à pouvoir le vaincre, mais je le vaincrai.»

Joe Biden est déjà le président le plus âgé du pays et a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il était prêt à relever le défi d’une autre campagne et d’un autre mandat, disant aux électeurs qu’il leur suffisait de «me surveiller».

Et ils l’ont fait. Sa piètre performance dans les débats a suscité une cascade d’anxiété de la part des démocrates et des donateurs, qui ont déclaré publiquement ce que certains disaient en privé depuis des mois, à savoir qu’ils ne pensaient pas qu’il serait à la hauteur pour encore quatre ans.