Plaidoyer pour le regroupement en incendie à l’enquête publique

Par Dave Kidd 5:21 PM - 5 juillet 2024
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La Mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard et Me Valérie Savard à la fin de l’enquête publique de la coroner

Deux parties intéressées ont fait des représentations à la dernière journée de l’enquête publique sur le décès des deux pompiers de Saint-Urbain. Tant pour l’avocat de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et sécurité au travail que pour l’avocate de la municipalité, les regroupements de services sécurité incendie sont une option à privilégier.

Me François Bilodeau a rappelé que le décès des deux pompiers a été analysé comme un accident de travail. « L’employeur et les travailleurs ont des obligations à respecter », dit-il.

Il a aussi parlé de la notion de danger dans un contexte de travail. « Si les règles de l’art sont respectées, il n’y a pas de danger dit la jurisprudence. Le travail des pompiers est dangereux et l’est encore plus quand les normes et que les bonnes méthodes de travail ne sont pas utilisées », a dit Me Bilodeau .

« il faut apprendre d’un décès de travailleur. Des apprentissages se font », ajoute l’avocat de 30  ans d’expérience qui estime que la coroner aura un travail monumental à faire.

« La création d’une régie intermunicipale des services incendie. C’est une avenue à explorer.  Elle permettrait de partager les risques et d’uniformiser la formation et les méthodes de travail. On ne peut pas les forcer, mais on est rendu à un point tournant à ce niveau-là. Être un pompier c’est bien différent d’il y a 20 ans. Ce sont des premiers répondants. Le travail se spécialise. Ça devient contreproductif d’avoir plusieurs services », a-t-il plaidé à la coroner Kronström.

L’avocate de la Municipalité de Saint-Urbain pense que c’est par des décisions législatives que les regroupements vont se faire. Elle croit qu’une sérieuse cure d’amaigrissement est nécessaire en incendie alors que le Québec compte trois fois plus de services que l’Ontario.

Elle a aussi exposé que le regroupement donnerait meilleur pouvoir d’achat et pourrait aussi créer des emplois à temps complet et aiderait à maintien des acquis des pompiers. Il aiderait aussi à combler les départs à la retraite. « On pourrait couvrir plus de risques en étant regroupé », soutient l’avocate.

Me Savard est aussi revenu sur des conclusions de l’enquête de la CNESST en disant que le plan se sécurité civile ne peut pas être pointé puisqu’il répondait aux exigences du ministère. Elle a aussi rappelé que l’utilisation de l’ARGO était un plan de rechange qui était bon au moment que la décision s’est prise et que le chef du service incendie n’a jamais eu le temps de réviser sa décision avant que le véhicule ne soit mis à l’eau.

Elle a aussi indiqué sans parler du cas de Saint-Urbain « que les gens  s’attendent à être sauvés. Ce n’est pas tant vrai. C’est démesuré comme attente », plaide l’avocate en citant que des gens pas en forme s’aventurent dans la forêt et sur les montagnes.

Me Savard a aussi soutenu qu’il n’est jamais possible de mettre en œuvre une recommandation sans une aide financière du gouvernement. « C’est un énorme cri du cœur: on demande au gouvernement de venir nous aider à répondre à ses exigences en matière de sécurité civile », a-t-elle ajouté.

« Notre plus grand souhait est que leur mort ne tombe pas dans le silence », a terminé l’avocate.

Me Andrée Kronström va maintenant « tirer ses conclusions sur les facteurs contributifs aux décès et soupeser ce qui a été relaté ».

Elle a aussi rappelé « qu’il ne faut pas perdre de vue malgré tous les plans, politiques et les lois deux personnes ont perdu la vie. C’est un gros drame humain qui a endeuillé toute une communauté ».

Me Kronström a souligné que l’enquête a été « énormément chargée en émotions. Je suis très satisfaite du dénouement et de la réconciliation palpable dans la municipalité », a-t-elle terminé.