Déménagements: près de 1300 familles québécoises se cherchent toujours un toit

Par Coralie Plante, La Presse Canadienne 5:39 PM - 1 juillet 2024
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Une affiche indique qu’un appartement est à louer dans l’arrondissement de LaSalle, à Montréal, le mardi 23 avril 2024. LaPresseCanadienne/Christinne Muschi

C’est jour de déménagement lundi pour plusieurs Québécois. Toutefois, comme l’anticipaient des organismes, la journée du 1er juillet est difficile pour de nombreux locataires, alors que près de 1300 ménages sont toujours accompagnés par un service d’aide à la recherche de logement.

Selon Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), «le portrait est très sombre».

«Selon la toute dernière compilation de la Société d’habitation du Québec, il y aurait près de 1300 ménages locataires, aujourd’hui (lundi), qui étaient toujours accompagnés activement par un service à la recherche de logement, soit parce qu’ils cherchaient un logement pour le 1er juillet ou pour les prochaines semaines», a-t-elle affirmé, en entrevue.

Elle a souligné que la période de recherche de logements a été «extrêmement difficile» cette année. Le taux d’inoccupation se trouve sous le seuil d’équilibre du marché de 3 % partout au Québec, a dit Mme Laflamme.

Selon le rapport annuel de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) publié en janvier dernier, le taux d’inoccupation dans la région du Grand Montréal se chiffre à 1,5 %. À Québec, le taux d’inoccupation s’élève à 0,9 %, tandis qu’il se chiffre à 1,1 % à Gatineau.

Même si les locataires déménagent beaucoup moins qu’il y a quelques années, la demande pour les services d’aide a été forte.

«Les services d’aide, selon la compilation effectuée par la Société d’habitation du Québec, ont reçu 9200 appels cette année, donc c’est énorme», a affirmé Mme Laflamme.

«Depuis un an, il y a des services d’aide au relogement qui ont été mis en place dans plusieurs municipalités. C’est nouveau qu’autant de services d’aide au relogement soient mis en place, il y en a plus d’une quarantaine sur le territoire québécois. Il y a quelques années, c’était seulement dans les plus grandes villes où on voyait de tels services d’aide», a-t-elle ajouté.

En matinée lundi, 384 ménages se trouvaient dans des situations d’hébergement temporaire, a indiqué Mme Laflamme, précisant que certaines de ces demandes d’aide avaient été faites avant le 1er juillet. Le FRAPRU diffusera le 4 juillet le bilan des personnes qui ont dû se diriger vers un hébergement temporaire après la soirée de lundi.

Une crise qui dépasse le 1er juillet

Même si l’attention se tourne vers les locataires à la date de déménagement répandue qu’est celle du 1er juillet, l’ampleur de la crise du logement se fait sentir bien au-delà de cette seule journée, a dit Mme Laflamme.

«Ce qu’on constate, c’est que ça ne commence plus le 1er juillet, et que ça ne finit pas dans les jours qui suivent le 1er juillet. Les gens qui sont dans des situations d’hébergement temporaire sont maintenant dans des situations d’hébergement temporaire pour plusieurs jours, pour plusieurs semaines», a-t-elle expliqué.

Et alors que les locataires déménagent de moins en moins, «on devine qu’il y a des personnes qui demeurent dans des situations de mal-logement», selon la porte-parole du FRAPRU.

Des familles peuvent donc rester dans des logements trop petits, ou des locataires peuvent demeurer dans des logements en mauvais état en raison du peu de logements disponibles sur le marché, ou de leur prix élevé.

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