Le Comité de protection du Grand-Fonds demande un moratoire sur le projet Huttopia

Par Emelie Bernier 2:46 PM - 25 juin 2024 Initiative de journalisme local
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Le cadastre du projet Huttopia dans le secteur Grand-Fonds. Source: Ville de La Malbaie

Le comité de protection du Grand-Fonds n’a pas l’intention de laisser le champ libre à Huttopia sans résister. Il demande une consultation publique « digne de ce nom » et un moratoire.

 «Comme le dit le Maire (Michel Couturier), le projet Huttopia Grand-Fonds n’est pas parti de la bonne façon. Desfois, dans la vie, la meilleure chose à faire si on ne veut pas se perdre, c’est s’arrêter, revenir sur ses pas et prendre une autre direction. C’est ce que nous proposons au maire aujourd’hui. (…) Ce n’est pas une urgence de développer un site d’hébergement touristique au pied de la Montagne du Grand Fonds », indique le comité, réagissant aux récentes sorties du maire dans les médias.   La missive se termine d’ailleurs par une demande de moratoire assortie d’une consultation publique.

« C’est précis comme demande, mais ça nous apparaît logique. Il y a eu des dossiers qui étaient très avancés et où la Ville a reculé. C’est un projet trop important pour que le processus de consultation en amont soit évité», indique Jean-Olivier Porter, un membre du comité de protection du Grand-Fonds.

Le comité déplore que la Ville utilise l’argument d’un plan d’aménagement datant d’une cinquantaine d’années pour justifier la conclusion d’une entente de gré à gré avec l’entreprise Huttopia.

Jean-Olivier Porter. Photo courtoisie

« Le maire ne peut pas simplement se rabattre sur un plan d’aménagement qui date de 50 ans et que tout le monde devrait connaître pour justifier un tel aménagement », peut-on lire dans la réplique du comité, ce sur quoi M. Porter renchérit.

« Ce plan, il doit, à un moment donné, être réactualisé en fonction des réalités d’aujourd’hui. Du développement touristique de ce type dans Charlevoix-Est, il y a 50 ans, il n’y en avait pas, mais aujourd’hui, il y en a et beaucoup! Faire ses devoirs, c’est faire un recensement de l’offre et voir si on amène vraiment quelque chose de nouveau et nécessaire. « On le fait parce que ça toujours été dans les livres »?  Pour nous, ce n’est pas convaincant. »

L’argument du maire Couturier selon lequel « aucun projet ne fait l’unanimité » est également bancal, selon M. Porter.

« C’est un argument creux et il va falloir le mettre de côté, ça ne veut rien dire. À ce compte-là, pourquoi essayer de créer un consensus? L’acceptabilité sociale, qui lui semble importante, elle se gagne. Comment? En donnant de l’information en amont. Et cette étape-là n’a pas été faite », conclut le représentant du CPGF.

Le comité ne lâchera pas le morceau. « On parle de mettre le projet sur la glace afin que les gens puissent avoir leur mot à dire. On va le faire avec les moyens qui sont les nôtres. Les gens de Grand Fonds, on va les contacter via du porte-à-porte. On va ouvrir la signature de notre pétition plus largement dans les dépanneurs de la région. Notre site web, qui sera bientôt en ligne, va diffuser de l’information à jour. On ne dit pas qu’on ne veut pas de projet, mais on dit « faites vos devoirs, soyez diligents! » Voilà», conclut Jean-Olivier Porter.

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