Karine Locatelli entre au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul par la grande porte

Un siècle sépare la naissance de René Richard (1895-1982) et celle de Karine Locatelli (1991), mais leurs traces se confondent dans les sous-bois. Depuis le 21 juin, leurs œuvres fleurant bon le sapinage font entrer la nature dans les salles du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (MACBSP). Sachez d’emblée que vous ressortirez de l’exposition Dehors assailli d’un irrésistible désir de balades en forêt, de canotage, de cueillette…

Karine Locatelli et René Richard partagent un amour sensible du paysage et la commissaire Suzanne Pressé a su le mettre en valeur dans l’exposition principale de la saison du MACBCP.

« C’est un immense privilège d’exposer ici, dans un lieu qui respire, qui est prêt de sa communauté. Et qui expose des femmes vivantes. C’est quelque chose qui est vraiment naturel pour le musée,  mais qui ne l’est pas toujours pour le milieu des arts en général », a commenté Karine Locatelli, saluant au passage, émue, le départ de l’artiste l’ayant précédée dans la grande salle, Paryse Martin.

L’artiste multidisciplinaire a confié aimer d’amour sa région d’adoption.

« J’ai vraiment eu un coup de cœur pour la région de Charlevoix, autant pour les paysages que pour la communauté. Cet amalgame « culture et nature », intégré chez les gens, dans le territoire, dans la vie communautaire, agricole même, c’est quelque chose qui me fascine et qui m’a permis de me consacrer à mon art. »

Dans la grande salle, les toiles et autres installations alliant sérigraphie sur textile, pièces de céramique et autres artefacts récoltés en nature, semblent respirer et invitent à faire de même.

 « Mon objectif est d’avoir la pratique la plus simple où je ne fais que poursuivre une tradition locale, une tradition qui est plus que centenaire et je trouve qu’il y a tellement de matière et d’inspiration à l’infini dans cette tradition-là qui sera toujours pertinente parce qu’elle témoigne de notre rapport au territoire, comment on l’habite… » a commenté l’artiste.

Le nord la fascine et ne cesse de l’inspirer. « J’essaie de valoriser Charlevoix et le Québec qui est un vaste territoire nordique. On habite le sud, mais tout le reste reste à connaître et à apprécier davantage et c’est un peu ce que j’essaie de faire. Je pense que René Richard aussi», a commenté l’artiste. Elle ressent d’ailleurs une grande proximité avec le maître René Richard.  

« Ça me touche énormément d’exposer à ses côtés!  Les deux, on a trouvé notre montagne secrète dans Charlevoix et on a fait de Charlevoix notre camp de base pour continuer à faire nos séjours dans le nord…» a conclu l’artiste lors du vernissage à l’occasion duquel ses compatriotes charlevoisiens lui ont offert un accueil dithyrambique.

À la mezzanine, des œuvres de la collection du Musée font écho à l’exposition Dehors. Feuillage, fleurs et éléments naturels dominent la proposition commissariée par Caroline Dufour.

L’exposition est en cours jusqu’au 14 octobre.

Pour en connaître davantage sur l’artiste, lisez l’article du Destination Charlevoix, Odes croisés au paysage insoumis ici.