Des épandages de glyphosate à Chemin de Fer Charlevoix

Par Emelie Bernier 3:00 PM - 21 juin 2024 Initiative de journalisme local
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Photo courtoisie Caroline Léna Tremblay. Archives

Des pulvérisations de phytocide de type glyphosate sur l’emprise de la voie ferrée de Chemin de Fer Charlevoix ont eu lieu début juin et une deuxième ronde est prévue en août dans le but de contrôler la croissance végétaux.  

Pour assurer la sécurité des usagers du Train de Charlevoix, Chemin de Fer Charlevoix délègue à un sous-traitant le contrôle de la végétation  et la compagnie Forêt MC est responsable des épandages.

« C’est un phytocide qui rentre par absorption foliaire et qui ne touche pas le résineux. C’est juste pour contrôler les feuillus et les herbacés pour assurer une bonne visibilité sur la voie et sur les côtés de la voie. Ça fait un gros ménage », résume le pdg de Forêt MC, André McInnis.

Le phytocide rend impropres à la consommation les petits fruits et autres plantes durant 24 heures, selon le fabricant, mais André McInnis conseille pour sa part d’éviter de consommer toute plante dans l’emprise de la voie ferrée. « De toute façon, 24 heures après l’épandage, il n’y a plus de petites fraises ou de bleuets », relativise-t-il. 

L’arrosage est fait de manière « chirurgicale ».

«C’est un épandage qui est très précis, 8 pieds de chaque côté de la voie. On peut pas arroser quand il vente ou qu’il pleut. Notre rampe a des pare-vents pour éviter que ça se disperse », indique-t-il.

Plusieurs restrictions s’appliquent d’ailleurs lors de l’épandage du phytocide Vision, à base de glyphosate, un produit qui a mauvaise presse. Il est à la base du Roundup, dont la vente est interdite aux particuliers depuis 2019. André McInnis sait que le sujet est délicat, mais il tient à rassurer les citoyens.

« On n’arrose pas à 20 mètres des ruisseaux. Il y a des restrictions en présence de puits artésiens, des habitations, des potagers. On travaille avec des gens du réseau qui connaissent leur voie ferrée par cœur. Et on arrose strictement le dessus de la voie ferrée qui est surélevée », indique M. Mc Innis, rappelant que le glyphosate est toujours abondamment utilisé en agriculture.

« Toutes les approches au niveau des ponts, des ponceaux, des cours d’eau, des prises d’eau,  il faut les entretenir mécaniquement. Quand il y a des habitations, on évite carrément le secteur », indique Mme Belley. 

Un premier épandage annuel a eu lieu début juin. Un second est prévu à la mi-août.

La directrice de chemin de fer Charlevoix indique qu’aucun avis n’est émis à la population de ne pas consommer les petits fruits ou autres le long de la voie ferrée. « C’est un terrain privé, c’est illégal  de se trouver sur la voie ferrée, donc je ne mettrai pas de notifications « ne mangez pas les fruits »!  On ne se promène sur les terrains des autres pour manger les légumes de leur jardin », illustre-t-elle.

Les intrusions sur la voie ferrée sont chose assez courante et la directrice de Chemin de fer Charlevoix concède que son pouvoir d’intervention est assez limité, contrairement aux chemins de fer fédéraux comme ceux du CP ou du CN qui disposent de leur propre « police ».

« On n’a pas le droit de donner des constats d’infraction. S’il y a un excès, quelqu’un, par exemple,  qui s’est créé une bicyclette pour rouler sur les rails, on doit l’envoyer au MTQ et c’est le MTQ qui doit faire son enquête et qui doit réussir à l’intercepter. Donc ça n’arrive jamais », déplore-t-elle.

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