Caribou: Steven Guilbeault évoque la fermeture de routes forestières

Par Johannie Gaudreault 11:46 AM - 19 juin 2024
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Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, et son homologue du Québec, Benoit Charette, s’accusent mutuellement d’agir de façon irresponsable dans le dossier de la protection du caribou. Photo prise au Nunavut le 25 mars 2009. LA PRESSE CANADIENNE/Nathan Denette

Annoncer qu’il y aura des milliers de pertes d’emplois si Ottawa impose un décret sur le caribou «est très irresponsable», selon le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault, qui a du même souffle évoqué la fermeture de certaines routes forestières pour protéger l’espèce.

À Ottawa comme à Québec, les ministres de l’Environnement se traitent mutuellement «d’irresponsables» dans le dossier du caribou.

Le ministre Benoit Charette a répété mercredi matin essentiellement ce qu’il avait dit la veille, c’est-à-dire qu’il est «irresponsable» qu’Ottawa menace Québec d’un décret «sans savoir quels seraient les impacts au niveau des populations locales, sans avoir évalué les impacts socio-économiques» sur les populations qui vivent de l’industrie forestière. Benoit Charette a indiqué que «plusieurs milliers d’emplois seraient compromis» par un décret fédéral pour protéger l’espèce.

Au même moment à Ottawa, le ministre Steven Guilbeault, qui a recommandé à la gouverneure en conseil d’adopter un décret d’urgence pour protéger le caribou, a pour sa part répondu que «c’est très prématuré et c’est très irresponsable d’avancer des chiffres comme ça», sans savoir notamment quel territoire serait assujetti au décret.

Fermer des routes de l’industrie forestière

Au fil du temps, l’industrie forestière a enlevé une grande partie de la vieille forêt et l’a remplacée par des arbres plus jeunes, privant ainsi le caribou de son habitat et de sa nourriture. 

Également, les chemins forestiers favorisent le déplacement des prédateurs naturels du caribou comme l’ours et le loup, et le ministre Guilbeault l’a rappelé mercredi matin.

«Il y a 500 000 kilomètres de routes forestières au Québec, est-ce qu’on a besoin de toutes ces routes-là? On sait que ces routes sont utilisées énormément par les prédateurs des caribous, donc c’est un peu comme des autoroutes de prédation, on pourrait fermer plusieurs de ces routes et les reboiser», alors «quand j’entends des chiffres de 20 000 ou 25 000 emplois perdus, je trouve ça nettement exagéré», a indiqué le ministre fédéral.

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