François Legault relance le troisième lien autoroutier Québec-Lévis

Après l’avoir torpillé en avril 2023, le premier ministre François Legault a annoncé jeudi qu’il relançait le troisième lien autoroutier Québec-Lévis, même si un rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) n’en voit pas la pertinence.

«Pour des raisons de sécurité économique, notre gouvernement s’engage à construire un nouveau lien autoroutier entre Québec et Lévis», a déclaré M. Legault en conférence de presse. 

«La confiance envers nous et envers la réalisation du projet est ébranlée, j’en suis conscient, mais une chose est certaine, on va travailler tous les jours pour rebâtir ce lien de confiance», a plaidé le ministre Bernard Drainville, qui est député de Lévis, sur la rive-sud.  

Dans son rapport sur la mobilité publié mercredi, la Caisse estime que l’achalandage ne justifie pas un troisième lien autoroutier dans la région. Mais elle relève que des intervenants ont soulevé un risque de sécurité économique, étant donné que seul le pont Pierre-Laporte, et non le pont de Québec, peut supporter le passage de camions lourds.

«En prenant un pas de recul, on fait le constat que l’enjeu de sécurité économique est très important», a donc invoqué M. Legault.

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos a pourtant indiqué mercredi que le tablier du pont de Québec, qu’Ottawa vient d’acheter, allait pouvoir être abaissé pour permettre le passage des poids lourds.  

«Je ne sais pas où M. Duclos a pris ses informations», a répliqué la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.

«Je ne l’ai pas entendu», a pour sa part répondu M. Drainville. 

Déjà, mardi, Mme Guilbault mettait la table, déclarant sur X qu’il serait «irresponsable de n’avoir qu’un seul lien permettant le transport de marchandises dans l’Est du Québec», à savoir le pont Pierre-Laporte.

Le premier ministre Legault a également annoncé qu’il soutient la première phase du déploiement du tramway telle qu’élaborée par la CDPQ.

Mercredi, la CDPQ a dévoilé son «Plan CITÉ», qui recommande un projet de tramway, un système rapide par bus, des voies réservées et un tunnel sous le fleuve entre Québec et Lévis, mais qui serait uniquement réservé à une ligne de tramway.

Le tout coûterait 15,5 milliards $ sur 15 ans. 

Par ailleurs, selon la CDPQ, rien ne justifie du point de vue de la mobilité la construction d’un troisième lien autoroutier, notamment parce qu’il ne ferait que déplacer la congestion et n’apporterait que des gains de temps marginaux pour les automobilistes.

La question de la mobilité à Québec fait débat depuis plusieurs années. Différentes administrations ont mis de l’avant des projets, mais à ce jour, les solutions en matière de transport dans la région de Québec se font toujours attendre.