Méchant cauchemar 14 ans plus tard

Par Dave Kidd 5:00 AM - 12 juin 2024
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Les photos sont une courtoisie

Un couple du chemin des Loisirs à La Malbaie vit tout un calvaire. Daniel Girard et Aline Lavoie ont découvert 14 ans après avoir acheté leur résidence qu’un ponceau passait sous leur terrain. Vous devinez la suite. Le ponceau s’est obstrué et a causé des dégâts sur les propriétés voisines. Aucune organisation n’est en mesure de les aider et le permis nécessaire pour effectuer les travaux tarde à arriver.

L’histoire est loin d’être banale. C’est en août 2023 qu’elle débute avec les premiers dégâts qui ont mené à la découverte du fameux ponceau. « Un premier glissement de terrain s’est produit. C’est alors qu’on découvre le ponceau qui se jette dans la rivière de Comporté. On ne l’avait jamais vu. Un boisé le cachait » , raconte Aline Lavoie.

Ce ponceau a été installé pour canaliser un ruisseau. Un avocat est consulté. Il entrevoit un recours pour vice caché. Il se ravise parce que la vente a été conclue « tel que vu ». Pour le couple, c’est de l’argent perdu.

À l’automne, le couple veut réparer et passer à autre chose, mais ils sont informés qu’ils ont besoin d’un plan pour se faire. Vous vous souvenez des pluies de décembre? Eux oui. De nouveaux dommages sont causés. Un autre épisode de fortes pluies survient. « On a même été blâmé par le MTQ (ministère des Transports du Québec) pour ce qui s’est produit », mentionne Aline Lavoie.

Des plans sont préparés par un technologue et le couple prévoyait effectuer des travaux en mai dernier. Ça, c’était sans savoir que le fameux permis exigé par le ministère des Transports et de la Mobilité durable n’allait pas arriver à temps. D’ailleurs, le couple l’attend toujours et n’a eu qu’une autorisation verbale d’un fonctionnaire pour les faire. « Les travaux vont se faire en juillet. L’entreprise retenue ne peut pas avant cette date. Elle pouvait en mai par contre, mais on n’avait pas le permis», soutient la femme.

En juin, les pluies ont causé des dommages aux terrains de leurs voisins qui sont eux aussi excédés par la situation. « Une partie de notre terrain a été condamnée par la sécurité civile, mais on ne peut rien faire », se désole-t-elle.

Le ministère a finalement accepté que des travaux urgents et préliminaires soient faits la fin de semaine dernière. Le ponceau a été débouché et des pierres ont été tassées. « Il y a une rivière sur ma propriété. Quand il pleut, c’est l’angoisse et l’anxiété qui se manifestent », confie également Aline Lavoie.

Seul au monde

Des démarches pour obtenir de l’aide, le couple en a fait une et une autre. « Je ne peux pas croire qu’avec tous les programmes qui existent, nous ne sommes pas en mesure d’être aidés un peu », lance Aline Lavoie.

Le couple estime que toute cette affaire est le résultat « de fortes pluies (qui) ont endommagé des cours d’eau situés plus haut qui se jettent dans le ruisseau qui coule sous notre terrain », croit-il.

Les travaux coûteront 30 000 $ minimum. Cette somme comprend les plans et ce que l’entrepreneur devra réaliser. Elle ne comprend pas les pertes de terrain et d’arbres et les désagréments entourant toute cette affaire.

La Ville de La Malbaie et la MRC de Charlevoix-Est n’ont rien pour aider. « J’ai constaté que le ponceau était  endommagé à la sortie en bas du talus, mais l’écoulement de l’eau se faisait. Il reste à voir comment les cours d’eau se sont modifiés dans la forêt »,commente Stéphane Charest, directeur de l’aménagement du territoire de la MRC de Charlevoix-Est.

Il ajoute que la MRC n’a pas de programme d’aide pour de tels cas. « Je ne serais pas surpris que d’autres cas du genre surviennent. La canalisation d’un cours d’eau est maintenant interdite ».

Le couple a communiqué avec plusieurs ministères qui se renvoyaient la balle, mais n’offraient pas d’aide. La Sécurité civile a refusé une demande d’indemnisation. « J’ai demandé une révision. J’attends une réponse pour le début du mois de juillet », termine-t-il.

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